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Le
livre zen et arts martiaux de Taisen Deshimaru m’a amené à
pratiquer la méditation zen de manière quotidienne et de m’engager
dans cette voie, pratiquant également assidûment un art martial
Japonais nommé Aïkido, je vais essayer de faire le parallèle entre
la pratique de zazen la méditation zen et les arts martiaux
Japonais.
Bien
sûr, zazen est basé sur le non mouvement et les arts martiaux sur
le mouvement néanmoins on peut trouver de nombreux points communs.
Pour
commencer voyons les points clés de la posture de zazen et essayons
de les mettre en parallèle avec la pratique martiale.
La
verticalité :
Ouverture
et bascule du bassin :
Dans
la méditation zen :
En
zazen, on surélève le bassin grâce au coussin ensuite on croise
les jambes, l’essentiel est d’avoir les genoux qui touchent le
sol, attention de ne pas tirer sur les chevilles mais plutôt amener
d’abord le genou vers la poitrine avant de commencer à croiser les
jambes.
Ceci
amène à la bascule du bassin, celle ci permet de tendre la colonne
vertébrale et d’amener le tronc à la verticalité.
Je
dirai que cette bascule est le point bas de la posture.
La
difficulté est de détendre l’ensemble du bassin, donc faire
attention aux points de fermeture des hanches, il faut être attentif
aux points de tension à ce niveau.
On
peut commencer par travailler la posture à genoux (en seiza) si l’on
a des difficultés jambes croisées.
De
nombreux exercices d’ouverture du bassin permettent d’améliorer
ce point s’il vous pose difficulté.
Dans
les arts martiaux :
On
retrouve cette même bascule du bassin en position debout ou à
genoux et ce dès le salut du début de la pratique, on y porte
attention jusqu’au salut final.
Ouverture
de la cage thoracique :
Dans
la méditation zen
Le
deuxième point important se situe au niveau du milieu du sternum, il
permet de ne pas creuser la poitrine et de ne pas laisser la tête
partir en avant, il est extrêmement important, très souvent il
n’est pas expliqué bien qu’il soit corrigé ponctuellement mais
il est déterminant dans l’ouverture de la cage thoracique et est
en lien avec la respiration.
C’est
le point haut de la posture.
Si
vous avez une difficulté à ce niveau et qu’elle persiste il est
fortement conseillé de pratiquer des exercices spécifiques en plus
de la méditation, il existe de nombreux exercices tirés du yoga ou
du qi-gong très efficace pour corriger ce défaut.
Dans
les arts martiaux :
L’ouverture
de la cage thoracique est également déterminante, en Aïkido les
techniques sont construites autour de mouvements d’ouverture et de
fermeture de la cage thoracique et ce dès l’échauffement dans les
techniques de respiration comme shin kokyu.
Le
regard :
Dans la méditation zen:
Il
permet de consolider la position de la tête et de poser la posture
toute entière, les yeux sont
mi
-clos et on ne fixe pas un point en particulier, on pose simplement
le regard devant soi à 45 degrés, le but visé est de développer
une bonne vision périphérique, cette vision est en rapport direct
avec l’équilibre et le fait de se situer dans l’espace.
Dans
les arts martiaux :
Suivant
les écoles en Aïkido, on regarde ou non le partenaire, quoiqu'il en soit on ne se fixe pas sur le partenaire, le regard influe sur le placement La vision périphérique est également un point essentiel.
La
détente musculaire :
Dans la méditation zen :
Relâcher toutes les tensions
inutiles est la base de la méditation, surtout dans le bas du corps
bassin et hanche, cette détente est indispensable pour pouvoir
laisser s’installer une respiration abdominale naturelle. Il ne
faut pas confondre raideur et verticalité.
Il y a une forte relation
entre respiration et détente musculaire.
Dans les arts martiaux :
La détente musculaire est la
clé pour avoir des techniques fluides, cette détente permet
également de travailler sans se fatiguer inutilement la détente du
corps permettant une respiration ample.
La
respiration abdominale:
Dans la méditation zen :
On préconise de laisser
descendre l’expiration jusqu’à trois doigts sous le nombril,
l’expiration est plus longue que l’inspiration. Il ne faut pas
essayer de contrôler la respiration mais plutôt de l’observer et
la laisser prendre de l’ampleur d’elle même. La respiration
abdominale permet de remplir la totalité des poumons. Le ventre se
gonfle naturellement à l’inspir, contrairement à la respiration
thoracique où il se creuse. Le tranchant des mains sur le bas ventre
permet de sentir sa respiration tout au long de la méditation. Une
fois cette respiration bien mise en place, elle se prolonge dans la
vie quotidienne et permet d’affronter les stress de la vie
quotidienne.
Dans les arts martiaux :
La respiration est également
abdominale,
dans les disciplines de percussion les frappes se font
sur l’expiration.
Dans le Kendo le kiaï est une expression de l’expiration.
L’état
d’esprit :
La
vigilance (zanshin) :
Zanshin est une notion commune
aux arts martiaux et à la méditation. Pour comprendre cette
vigilance, on peut la comparer à la pleine lune qui baigne tout de
sa lumière sans faire de différence.
La vigilance est plutôt
passive et permet à tous les sens d’être en éveil, elle prend en
compte ce qui se passe à l’intérieur comme ce qui se passe à
l’extérieur. Même si dans la méditation zen on préconise de
tourner le regard vers l’intérieur, ce n’est pas pour autant
qu’on doit se couper de l’extérieur par exemple en fermant les
yeux.
En
conclusion :
Voilà, quelques points
communs à des disciplines différentes viennent d’être
développés.
Ensuite il faut bien
comprendre que seules de longues heures de pratique dans le dojo
permettront de les expérimenter et de les comprendre plus
profondément.
Zen et arts martiaux ont le
mérite de pouvoir être expérimentés jusqu’à un âge très
avancé si ils sont pratiqués correctement.
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